Maître Alan SAOUT participe au séminaire sur le projet de charte de l’urbanisme de la ville de Brest

À Brest, le projet de charte de l’urbanisme cherche un consensus

Habitants, élus et professionnels de l’immobilier ont planché ce samedi sur les grandes lignes de la future charte de l’urbanisme à Brest. Avec des attentes bien différentes.

Voir le dossier du Télégramme : Brest face à la fronde des riverains

Une « densification heureuse », et surtout apaisée. Voilà l’enjeu de la future charte d’engagements et de bonnes pratiques de la construction à Brest, pensée au moment où les tensions sur le marché local de l’immobilier demeurent aussi vives que celles qui accompagnent nombre de projets de constructions sur le secteur.

En novembre 2022, la métropole a lancé un vaste chantier de concertation de toutes les parties avec, pour horizon, la signature d’une charte dès l’été 2023. Ce samedi 4 février 2023, le Patronage laïque du Pilier-Rouge accueille donc près de 70 personnes : habitants des quartiers brestois, élus, professionnels de la construction, notaires, avocats, architectes, universitaires. L’enjeu : s’entendre sur leurs objectifs de cette future charte.

« Chacun ses responsabilités… »

Simple ? Pas vraiment. « Pour nous, professionnels de l’immobilier, cette charte ne doit pas être un nouveau frein au développement des projets, tant sur les volumes que sur la temporalité », prévient d’emblée Fabien Elies, de Barraine promotion. « La présentation d’un projet au public ne doit pas être une consultation. Le maître d’ouvrage doit garder la maîtrise sur un projet : chacun a ses responsabilités et ses enjeux ».

De quoi faire bondir Thérèse Bail, membre du collectif Au pied du mur. « Il faut que les promoteurs lâchent du lest car là, on se dirige juste vers un dispositif d’information, ce qui serait désolant. Cette charte doit nous permettre d’imposer une phase de concertation avant l’instruction du permis de construire. Et il faut aussi aborder des sujets comme la qualité des espaces verts ou des communs, la préservation du patrimoine historique, la mixité sociale ou la qualité des logements ».

« Créer un contre-pouvoir »

Promoteur et riverains peuvent-ils réellement s’entendre sur un modus operandi susceptible d’éviter la multiplication des contentieux à Brest ? L’architecte Tristan La prairie veut y croire : « Cette charte peut permettre la création d’une forme de contrepouvoir car aujourd’hui, le promoteur profite de la situation : ils demandent de produire un maximum de logements par rapport au potentiel d’un foncier, ce qui va souvent à l’encontre de l’intérêt général. Il faudrait un temps d’instruction plus court, pour plus de concertation ».

L’avocat Loïc Prieur, comme son confrère Alan Saout, place davantage l’enjeu sur « l’implication des citoyens dans la définition du Plan local d’urbanisme. Et ce Plu doit être affiné au niveau du quartier, fait quasiment sur-mesure. Si on parvient à associer le public à la définition de ces règles, on améliorera l’acceptabilité des projets ». Tiffen Quiguer, élue en charge de l’urbanisme, est à l’origine du projet de charte de l’urbanisme à Brest.

Les travaux préparatoires au nouveau Plu métropolitain devraient être lancés à l’automne prochain, pour une approbation à l’automne 2026. « C’est donc intéressant de mener cette concertation sur la charte maintenant, en amont de ce dossier », note Tifenn Quiguer, vice-président de Brest Métropole en charge de l’urbanisme.
À condition de trouver un consensus qui ne transforme pas cette charte en simple affichage. Le prochain atelier, au printemps 2023, invite justement les parties à s’accorder sur les engagements qu’elles veulent, ou acceptent, d’y voir figurer dans la future charte.

Extrait de l’article de Pierre Chapin – Le Télégramme

Voir le dossier du Télégramme : Brest face à la fronde des riverains

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